Homélie du 26 janvier 2025

 Aujourd'hui s'accomplit ce passage de l'Écriture 

3ème dimanche du Temps Ordinaire (semaine III du Psautier) - Année C

Une homélie de fr. Martin Neyt

Homélie :
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Mes sœurs, mes frères.

La lecture de l'Evangile, aujourd'hui nous plonge dans un moment-clé de l'histoire de Jésus. Celui-ci, rempli de l'Esprit Saint, se rend à la synagogue de Nazareth, sa ville originelle, pour annoncer, non pas comme un simple prédicateur mais comme le Verbe fait chair, qu'il est, celui qui accomplit les Ecritures. Ce passage est l'un des plus significatifs de son ministère.

Effectivement, Jésus, ayant reçu l'onction de l'Esprit Saint lors de son baptême par Jean-Baptiste, entre dans un espace symbolique, la synagogue et se présente lui-même comme le Messie annoncé par le prophète Isaïe. A la fin de la lecture accordée par le Seigneur, Jésus referma le livre, le rendit au servant et s'assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : «  Aujourd'hui, s'accomplit ce passage de l'Ecriture pour vous qui l'entendez  ».

Dans ce moment essentiel pour Lui, Jésus annonce qu'il est à la fois le Messie et qu'Il est venu pour réaliser la mission qui lui est confiée. Cette déclaration s'adresse aux habitants de Nazareth mais aussi à chacun de nous aujourd'hui.

La mise en perspective permet de saisir l'importance de cette annonce faite dans sa ville d'origine.   Le baptême de Jésus se présente comme un acte fondateur dans la compréhension même de son identité. Lors de celui-ci, Il reçoit l'Esprit Saint et par cette onction, il devient pleinement le Messie. Il est confirmé par son Père déclarant : «  Celui-ci est mon fils bien-aimé, écoutez-le  ». Dès lors, Jésus s'avance dans la plénitude de l'Esprit. Il affronte le malin au désert durant 40 jours : sous l'action puissante de l'Esprit, il retourne en Galilée et enseigne dans les synagogues à Capharnaüm et guérit de nombreux malades.

A Nazareth, son annonce bouleverse ceux qui l'écoutent. A ce moment-là, Il ne fait plus qu'un avec son Père et l'Esprit-Saint et cette déclaration est universelle. Il peut la verbaliser, il peut se l'approprier. St Luc, dans les Actes des Apôtres (Act. 10, 37), insiste encore sur cet évènement : «  Ce Jésus, issu de Nazareth, vous savez comment Dieu lui a conféré l'onction d'Esprit Saint et de puissance

Cette parole dévoile la nature de son identité profonde. Ce qui est murmuré à travers les âges se concrétise en Jésus, apportant le salut à tous les hommes et pas seulement à Israël. Il les invite à renaître, à découvrir une autre manière de vivre, à recevoir une transformation intérieure portée par le Nom de Jésus, faisant d'eux des enfants de Dieu, reçus du Père, nés de Dieu.

Cependant, cette révélation ne se fait pas sans tension. A Nazareth, ses auditeurs sont d'abord frappés par la grandeur de ses paroles. Mais peu après, la violence de la réaction de la foule est choquante. Le doute s'installe dans leur cœur. N'est-ce pas là le fils de Joseph ? (Lc 4, 22). De même qu'Elie et Elisée n'ont pas pu accomplir de miracles au sein de leur peuple, Jésus se retrouve dans une situation identique. Dans cette question s'infiltre un rejet, touchant au mystère de l'incarnation dans toute sa complexité. L'incarnation du Christ, le Verbe fait chair est un évènement qui dépasse les catégories humaines. St Jean écrit dans son Prologue : « Il est venu dans son propre domaine (idia) et les siens ne l'ont pas accueilli  » (Jn 1, 11). Voilà les siens, sa famille, qui se lèvent en colère, le poussent jusqu'à un escarpement de la montagne, s'apprêtent à le précipiter en bas, mais lui passant son chemin au milieu d'eux, s'en va  ». Oui, nul n'est prophète en son pays et Jésus se voit rejeter par les siens.

L'onction du baptême conduit Jésus à une conscience pleine de son identité divine. Cet acte fondateur pour lui-même est également un chemin d'initiation pour tous ceux qui croient en lui et qui prennent conscience et suivent le chemin qui est le sien : «  apporter la bonne nouvelle aux pauvres, guérir ceux qui ont le cœur brisé, annoncer aux captifs la délivrance, aux aveugles le retour à la vue, rendre libres les opprimés, proclamer une année de grâce  ».

Le baptême devient pour chacun d'entre nous, le commencement d'une vie nouvelle, fondée sur la foi en celui qui est l'Alpha et l'Omega de notre salut. En allant vers les siens, Jésus nous montre aussi la voie d'un engagement radical à sa mission. Il est le Verbe incarné, et nous, en lui, nous sommes appelés à être ses témoins et à participer à l'œuvre de salut qu'il a entreprise. Tout comme le baptême a été pour Jésus un moment d'initiation à sa mission divine, il est pour nous une entrée dans la vie du Christ, un moyen de vivre pleinement notre appel chrétien.

 Concluons

 Ainsi, en ce jour à la synagogue de Nazareth, Jésus annonce que la Parole s'est accomplie, que le salut est désormais offert à tous les hommes. Cette révélation se fait dans la lumière de son baptême, moment où il reçoit l'onction de l'Esprit Saint et prend pleinement conscience de sa mission. Mais cette annonce de l'accomplissement des Écritures n'est pas accueillie par tous. Les siens, ceux qui le connaissent depuis son enfance, ont du mal à saisir que ce Jésus qu'ils connaissent comme le fils de Joseph soit véritablement le Messie.

Et pourtant, cette vérité profonde traverse les siècles, nous appelant, nous aussi, à accueillir Jésus comme celui qui est, dans sa pleine divinité et humanité, le Sauveur du monde. Celui qui est, dans son incarnation, le Verbe fait chair, l'Emmanuel, Dieu avec nous.

 

Tout le peuple écoutait la lecture de la Loi

En ces jours-là, le prêtre Esdras apporta le livre de la Loi en présence de l'assemblée, composée des hommes, des femmes, et de tous les enfants en âge de comprendre. C'était le premier jour du septième mois. Esdras, tourné vers la place de la porte des Eaux, fit la lecture dans le livre, depuis le lever du jour jusqu'à midi, en présence des hommes, des femmes, et de tous les enfants en âge de comprendre : tout le peuple écoutait la lecture de la Loi. Le scribe Esdras se tenait sur une tribune de bois, construite tout exprès. Esdras ouvrit le livre ; tout le peuple le voyait, car il dominait l'assemblée. Quand il ouvrit le livre, tout le monde se mit debout. Alors Esdras bénit le Seigneur, le Dieu très grand, et tout le peuple, levant les mains, répondit : « Amen ! Amen ! » Puis ils s'inclinèrent et se prosternèrent devant le Seigneur, le visage contre terre. Esdras lisait un passage dans le livre de la loi de Dieu, puis les Lévites traduisaient, donnaient le sens, et l'on pouvait comprendre.

Néhémie le gouverneur, Esdras qui était prêtre et scribe, et les Lévites qui donnaient les explications, dirent à tout le peuple : « Ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu ! Ne prenez pas le deuil, ne pleurez pas ! » Car ils pleuraient tous en entendant les paroles de la Loi. Esdras leur dit encore : « Allez, mangez des viandes savoureuses, buvez des boissons aromatisées, et envoyez une part à celui qui n'a rien de prêt. Car ce jour est consacré à notre Dieu ! Ne vous affligez pas : la joie du Seigneur est votre rempart ! »

- Parole du Seigneur.

Ne 8, 2-4a.5-6.8-10

La loi du Seigneur est parfaite, qui redonne vie ; la charte du Seigneur est sûre, qui rend sages les simples.

Les préceptes du Seigneur sont droits, ils réjouissent le c?ur ; le commandement du Seigneur est limpide, il clarifie le regard.

La crainte qu'il inspire est pure, elle est là pour toujours ; les décisions du Seigneur sont justes et vraiment équitables.

Accueille les paroles de ma bouche, le murmure de mon c?ur ; qu'ils parviennent devant toi, Seigneur, mon rocher, mon défenseur !

Ps 18 (19), 8, 9, 10, 15

Vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps

Frères, prenons une comparaison : notre corps ne fait qu'un, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu'un seul corps. Il en est ainsi pour le Christ. C'est dans un unique Esprit, en effet, que nous tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés pour former un seul corps. Tous, nous avons été désaltérés par un unique Esprit. Le corps humain se compose non pas d'un seul, mais de plusieurs membres.

Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps.

- Parole du Seigneur.

1 Co 12, 12-14.27

Aujourd'hui s'accomplit ce passage de l'Écriture

Beaucoup ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, d'après ce que nous ont transmis ceux qui, dès le commencement, furent témoins oculaires et serviteurs de la Parole. C'est pourquoi j'ai décidé, moi aussi, après avoir recueilli avec précision des informations concernant tout ce qui s'est passé depuis le début, d'écrire pour toi, excellent Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as entendus.

En ce temps-là, lorsque Jésus, dans la puissance de l'Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues, et tout le monde faisait son éloge. Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L'Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu'ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s'assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Aujourd'hui s'accomplit ce passage de l'Écriture que vous venez d'entendre »

- Acclamons la Parole de Dieu.

Lc 1, 1-4 ; 4, 14-21