Une homélie de fr. Pierre de Béthune
Frères et sœurs en Christ, Shalom !
Notre foi en Jésus Christ est pascale : comme les Apôtres et leurs successeurs depuis plus de deux mille ans, nous croyons que Christ est vivant, qu'il est présent au milieu de nous par son Esprit, qu'il est le chemin, la vérité et la vie pour chacun d'entre nous. Nous croyons qu'il nous aime tous et chacun en particulier. Et c'est pourquoi, en retour, nous faisons tout ce que nous pouvons pour l'aimer, lui, le seul qui peut nous mener jusqu'à son Père, lui qui a serré dans ses bras le fils prodigue, le pauvre Lazare, Zachée le publicain, le bandit à côté de Jésus crucifié, la femme adultère et la pécheresse pardonnée, Marie Madeleine et bien d'autres dont les évangélistes ont retenu ou non le nom. Nous savons bien que son amour pour nous a passé par un chemin douloureux de souffrances, de haine et même de persécutions. « Il fallait que le Fils de l'homme souffrît sa passion et qu'il ressuscite le troisième jour ». Ce n'est pas que son Père le voulait ainsi, mais c'est une sorte de nécessité : la vérité se paie cher, elle passe par des voies héroïques de non-violence.
Notre amour pour lui est un chemin qui peut être difficile, un chemin qu'il nous a tracé assez clairement. Il faut porter notre croix, passer par la porte étroite. Mais c'est un chemin qui aboutit à la joie, telle est la bonne nouvelle de la Résurrection que nous célébrons en ce jour. Il n'est pas nécessaire de se demander si cette joie m'habite maintenant, en ce jour de Pâques. C'est plutôt celle que j'éprouve chaque fois que j'ai surmonté, vaincu le mal, tel ce médecin palestinien dont on raconte qu'il a pleuré de joie pour avoir sauvé la vie d'une petite fille dont toute la famille avait péri dans un bombardement. La joie profonde qui m'habite est même, je dirais, un bon indice de la foi pascale : suis-je en paix avec ma conscience après avoir fait tout ce que je pensais devoir faire pour aimer mes frères et mes sœurs comme Jésus-Christ m'a intimé de le faire ? Ai-je tout fait pour résister aux ruses du malin qui met toute sorte d'obstacles sur mon chemin. « Ils l'ont fait souffrir en le pendant au bois de la croix, et voici que Dieu l'a ressuscité le troisième jour ».
Admettons qu'une telle foi n'est pas une chose facile, évidente. Elle ne l'est pas plus pour nous que pour les Apôtres dont les hésitations sont bien attestées par les évangélistes qui ne se sont pas privés pas de les souligner. Et pour cause : il n'y a aucun témoin oculaire, de témoin historique qui puisse attester cette résurrection. Il n'y a que des indices (la pierre roulée, le tombeau vive, le linceul). Ceux-ci sont suffisants pour croire que Jésus de Nazareth dont la vie est racontée par quatre évangélistes et résumée par les discours de l'Apôtre Pierre dans les Actes des Apôtres - « Là où il passait il faisait le bien et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du démon. Nous sommes témoins de tout ce qu'il a fait dans le pays des juifs et à Jérusalem » -, cet homme est le Fils unique de Dieu venu pour nous sauver de tous nos péchés et même de la mort dont il est sorti vainqueur par la grâce de Dieu son Père. « À quelques témoins qui ont mangé et bu avec lui après sa résurrection, il nous a chargés, dit saint Pierre, d'annoncer au peuple et de témoigner que Dieu l'a choisi comme Juge des vivants et des morts ».
La vie chrétienne est affaire de témoignage. Pour entrer un peu plus en profondeur dans cette manière de voir et de dire les choses, prenons un peu de recul. En réalité, la naissance virginale du Fils de Dieu sur la terre et dans le ciel, son arrivée chez nous les hommes et son départ hors de notre humanité, Noël et Pâques si vous voulez, ces deux moments sont tous deux un grand mystère accessible uniquement par la foi. La science et l'histoire au sens strict du mot ne sont pas capables de les prouver. Ils n'appartiennent ni l'un ni l'autre à l'histoire factuelle bien qu'ils en soient un des fondements les plus importants. Certains vont même plus loin : l'historicité de Jésus de Nazareth n'est pas très grande ; elle n'est pas fort attestée par les historiens. Il n'y a que les disciples de Jésus qui l'ont attestée par leur foi et leur parole. Sans eux les Apôtres, les évangélistes, saint Paul, les martyrs des premiers siècles, la foi en Jésus Christ n'aurait pas traversé les siècles.
Notre foi en Jésus Christ provient donc d'une longue suite de témoignages ininterrompus. Sans ces témoignages, le christianisme pourrait mourir, comme on le pressent parfois dans nos sociétés sécularisées qui interdisent tout signe religieux, qui bannissent tout discours explicite sur la foi en Jésus Christ. Cesser de témoigner notre amour du Christ peut nous être fatale à moyen et à long terme. Ne pas préférer le Christ comme dit saint Benoit dans sa Règle peut nous conduire à des impasses. C'est vrai pour nous les moines, mais aussi pour vous tous, chers frères et sœurs en Christ. Préférer le Christ signifie avant toute chose l'aimer plus que toute autre personne et tout autre attrait mondain. Et c'est là que nous péchons tous. Comment les Apôtres et ses proches disciples ont-ils pu aimer cet homme qui a subi un calvaire sur cette terre ? Comment nous aussi pouvons nous aimer le Christ qui nous enseigne des choses impossibles, d'aimer ses ennemis par exemple ou de le préférer lui à ses proches, à ses meilleurs amis ? Là est la vraie question qui n'est pas affaire de sentiments, mais de foi en celui qui nous a aimé le premier d'un amour incommensurable au point de nous pardonner tous nos errements, toutes nos fautes pour nous relever et nous faire marcher droit vers le bien, le vrai et le beau qui nous procurent la joie intérieure de celui qui a surmonté toutes les vilénies humaines qui sont l'œuvre du démon le diviseur. « Tout homme qui croit en lui reçoit le pardon de ses péchés » nous disait l'Apôtre Pierre dans son discours devant un centurion de l'armée romaine.
Notre joie pascale est cette joie-là, celle d'être pardonné, d'être libéré du poids trop pesant de nos infidélités, de nos mesquineries, de ces bêtises qu'on nous reproche. Je voudrais reproduire une citation que le pape François adressait ce jeudi saint à Rome. Après avoir cité lui-même saint Benoit et saint Jean Chrysostome, il cite saint Isaac le Syrien sur le don des larmes (la componction qui était le sujet principal de son homélie adressée aux prètres) : « Celui qui connaît ses propres péchés [...] est plus grand que celui qui, par la prière, ressuscite les morts. Celui qui pleure une heure sur lui-même est plus grand que celui qui sert le monde entier par la contemplation [...]. Celui à qui il est donné de se connaître lui-même est plus grand que celui à qui il est donné de voir les anges ». Il me semble que c'est une manière plus intéressante de vivre la joie de la Résurrection que celle de se réjouir d'une fête que nous célébrons comme toutes les autres, celle de se sentir aimé par le Christ, de se sentir pardonné. Le Christ ressuscité m'aime tel que je suis au plus profond de moi-même sans mes tourments, sans ma culpabilité morbide. Il me demande seulement d'avoir un cœur purifié par les larmes de mes péchés que je reconnais en toute humilité quand je me mets en prière face à Lui.
Terminons avec cette prière du psalmiste qui nous est chère :
« Magnifiez avec moi le Seigneur, exaltons tous ensemble le Seigneur. Je cherche le Seigneur, il me répond : de toutes mes frayeurs, il me délivre. (...) Goûtez et voyez : le Seigneur est bon ! Heureux qui trouve en lui son refuge ! » Ps 33, 4-5.9
Frères et sœurs, shalom, paix, joie et liberté dans l'amour qui nous est donné en abondance ! Amen
En ces jours-là, quand Pierre arriva à Césarée chez un centurion de l'armée romaine, il prit la parole et dit : « Vous savez ce qui s'est passé à travers tout le pays des Juifs, depuis les commencements en Galilée, après le baptême proclamé par Jean : Jésus de Nazareth, Dieu lui a donné l'onction d'Esprit Saint et de puissance. Là où il passait, il faisait le bien et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable, car Dieu était avec lui. Et nous, nous sommes témoins de tout ce qu'il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. Celui qu'ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l'a ressuscité le troisième jour. Il lui a donné de se manifester, non pas à tout le peuple, mais à des témoins que Dieu avait choisis d'avance, à nous qui avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d'entre les morts. Dieu nous a chargés d'annoncer au peuple et de témoigner que lui-même l'a établi Juge des vivants et des morts. C'est à Jésus que tous les prophètes rendent ce témoignage : Quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon de ses péchés. »
- Parole du Seigneur.
Ac 10, 34a.37-43
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour ! Oui, que le dise Israël : Éternel est son amour !
Le bras du Seigneur se lève, le bras du Seigneur est fort ! Non, je ne mourrai pas, je vivrai pour annoncer les actions du Seigneur.
La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d'angle : c'est là l'?uvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux.
117 (118), 1.2, 16-17, 22-23
Frères, ne savez-vous pas qu'un peu de levain suffit pour que fermente toute la pâte ? Purifiez-vous donc des vieux ferments, et vous serez une pâte nouvelle, vous qui êtes le pain de la Pâque, celui qui n'a pas fermenté. Car notre agneau pascal a été immolé : c'est le Christ.
Ainsi, célébrons la Fête, non pas avec de vieux ferments, non pas avec ceux de la perversité et du vice, mais avec du pain non fermenté, celui de la droiture et de la vérité.
- Parole du Seigneur.
1 Co 5, 6b-8
Voici le Dieu qui me sauve : j'ai confiance, je n'ai plus de crainte. Ma force et mon chant, c'est le Seigneur ; il est pour moi le salut.
Rendez grâce au Seigneur, proclamez son nom, annoncez parmi les peuples ses hauts faits ! Redites-le : « Sublime est son nom ! »
Jouez pour le Seigneur, il montre sa magnificence, et toute la terre le sait. Jubilez, criez de joie, habitants de Sion, car il est grand au milieu de toi, le Saint d'Israël !
Is 12, 2, 4bcd, 5-6
Parole du Seigneur adressée à Jérusalem : Ton époux, c'est Celui qui t'a faite, son nom est « Le Seigneur de l'univers ». Ton rédempteur, c'est le Saint d'Israël, il s'appelle « Dieu de toute la terre ». Oui, comme une femme abandonnée, accablée, le Seigneur te rappelle. Est-ce que l'on rejette la femme de sa jeunesse ? - dit ton Dieu. Un court instant, je t'avais abandonnée, mais dans ma grande tendresse, je te ramènerai. Quand ma colère a débordé, un instant, je t'avais caché ma face. Mais dans mon éternelle fidélité, je te montre ma tendresse, - dit le Seigneur, ton rédempteur. Je ferai comme au temps de Noé, quand j'ai juré que les eaux ne submergeraient plus la terre : de même, je jure de ne plus m'irriter contre toi, et de ne plus te menacer. Même si les montagnes s'écartaient, si les collines s'ébranlaient, ma fidélité ne s'écarterait pas de toi, mon alliance de paix ne serait pas ébranlée, - dit le Seigneur, qui te montre sa tendresse. Jérusalem, malheureuse, battue par la tempête, inconsolée, voici que je vais sertir tes pierres et poser tes fondations sur des saphirs. Je ferai tes créneaux avec des rubis, tes portes en cristal de roche, et toute ton enceinte avec des pierres précieuses. Tes fils seront tous disciples du Seigneur, et grande sera leur paix. Tu seras établie sur la justice : loin de toi l'oppression, tu n'auras plus à craindre ; loin de toi la terreur, elle ne t'approchera plus.
- Parole du Seigneur.
Is 54, 5-14
Ainsi parle le Seigneur : Vous tous qui avez soif, venez, voici de l'eau ! Même si vous n'avez pas d'argent, venez acheter et consommer, venez acheter du vin et du lait sans argent, sans rien payer. Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez-moi bien, et vous mangerez de bonnes choses, vous vous régalerez de viandes savoureuses ! Prêtez l'oreille ! Venez à moi ! Écoutez, et vous vivrez. Je m'engagerai envers vous par une alliance éternelle : ce sont les bienfaits garantis à David. Lui, j'en ai fait un témoin pour les peuples, pour les peuples, un guide et un chef. Toi, tu appelleras une nation inconnue de toi ; une nation qui ne te connaît pas accourra vers toi, à cause du Seigneur ton Dieu, à cause du Saint d'Israël, car il fait ta splendeur.
Cherchez le Seigneur tant qu'il se laisse trouver ; invoquez-le tant qu'il est proche. Que le méchant abandonne son chemin, et l'homme perfide, ses pensées ! Qu'il revienne vers le Seigneur qui lui montrera sa miséricorde, vers notre Dieu qui est riche en pardon. Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins, - oracle du Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées, au-dessus de vos pensées.
La pluie et la neige qui descendent des cieux n'y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l'avoir fécondée et l'avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission.
- Parole du Seigneur.
Is 55, 1-11
La parole du Seigneur me fut adressée : « Fils d'homme, lorsque les gens d'Israël habitaient leur pays, ils le rendaient impur par leur conduite et leurs actes. Alors j'ai déversé sur eux ma fureur, à cause du sang qu'ils avaient versé dans le pays, à cause des idoles immondes qui l'avaient rendu impur. Je les ai dispersés parmi les nations, ils ont été disséminés dans les pays étrangers. Selon leur conduite et leurs actes, je les ai jugés. Dans les nations où ils sont allés, ils ont profané mon saint nom, car on disait : ?C'est le peuple du Seigneur, et ils sont sortis de son pays !' Mais j'ai voulu épargner mon saint nom, que les gens d'Israël avaient profané dans les nations où ils sont allés. Eh bien ! tu diras à la maison d'Israël : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Ce n'est pas pour vous que je vais agir, maison d'Israël, mais c'est pour mon saint nom que vous avez profané dans les nations où vous êtes allés. Je sanctifierai mon grand nom, profané parmi les nations, mon nom que vous avez profané au milieu d'elles. Alors les nations sauront que Je suis le Seigneur - oracle du Seigneur Dieu - quand par vous je manifesterai ma sainteté à leurs yeux. Je vous prendrai du milieu des nations, je vous rassemblerai de tous les pays, je vous conduirai dans votre terre. Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai. Je vous donnerai un c?ur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J'ôterai de votre chair le c?ur de pierre, je vous donnerai un c?ur de chair. Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles. Vous habiterez le pays que j'ai donné à vos pères : vous, vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu. »
- Parole du Seigneur.
Ez 36, 16-17a.18-28
Frères, nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus, c'est à sa mort que nous avons été unis par le baptême. Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c'est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d'entre les morts. Car, si nous avons été unis à lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection qui ressemblera à la sienne. Nous le savons : l'homme ancien qui est en nous a été fixé à la croix avec lui pour que le corps du péché soit réduit à rien, et qu'ainsi nous ne soyons plus esclaves du péché. Car celui qui est mort est affranchi du péché.
Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. Nous le savons en effet : ressuscité d'entre les morts, le Christ ne meurt plus ; la mort n'a plus de pouvoir sur lui. Car lui qui est mort, c'est au péché qu'il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c'est pour Dieu qu'il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ.
- Parole du Seigneur.
Rm 6, 3b-11
Le même jour (c'est-à-dire le premier jour de la semaine), deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s'était passé.
Or, tandis qu'ils s'entretenaient et s'interrogeaient, Jésus lui-même s'approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Jésus leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s'arrêtèrent, tout tristes. L'un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. » Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple : comment les grands prêtres et nos chefs l'ont livré, ils l'ont fait condamner à mort et ils l'ont crucifié. Nous, nous espérions que c'était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c'est arrivé. À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l'aurore, elles sont allées au tombeau, elles n'ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu'elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu'il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont pas vu. » Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre c?ur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l'Écriture, ce qui le concernait.
Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d'aller plus loin. Mais ils s'efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux.
Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l'ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l'un à l'autre : « Notre c?ur n'était-il pas brûlant en nous, tandis qu'il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » À l'instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. » À leur tour, ils racontaient ce qui s'était passé sur la route, et comment le Seigneur s'était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.
- Acclamons la Parole de Dieu.
Lc 24, 13-35