Une homélie de fr. Benoît Standaert
A trois heures cet après-midi on s'est retrouvé à quelques-uns dans ce lieu vide : avec seulement la croix au milieu de tout l'espace.
C'était l'heure de la mort de Jésus.
Un soleil éclatant irradiait dehors, alors que sur le Golgotha la nuit était tombée en plein jour.
Quel contraste ! Mais aujourd'hui nos cœurs sont traversés par un contraste bien plus violent : c'est la guerre, depuis cinquante jours, pour des millions de nos frères et sœurs, de mamans et d'enfants en fuite de chez eux, de familles endeuillées par des meurtres fratricides... Et qui réussira à arrêter la spirale de la violence qui gagne en force, jour après jour...
Ce soir nous nous retrouvons par milliers dans le monde entier pour prier. Humblement nous nous retrouvons ensemble au pied de la croix, avec Marie et le disciple bien-aimé, les femmes Galiléennes, les soldats et les deux brigands crucifiés avec Jésus - sa dernière compagnie. C'est sous la croix que nous voulons encore intercéder, largement, puis nous vénérerons la sainte Croix. Nous nous approchons de Celui qui pour nous a accepté cette mort ignominieuse. Sa croix contient les nôtres, ses plaies nous guérissent, sa souffrance obtient notre salut, son abandon extrême est source de vie, de pardon, de paix. Intercédons avec grande foi pour notre monde malade, incapable de paix, en délire de guerre. Puis nous communierons au pain consacré hier, lors de la mémoire de son dernier repas. On passera la nuit et le jour qui vient en silence, veillant auprès du « Prince de la Vie dans le lieu de la mort ». Quel mystère. Nous entrerons dans le grand sabbat où Dieu sanctifie et bénit, accomplit et laisse agir le repos de sa bienveillance, comme dit la Torah à propos du premier sabbat. Qui sait s'il nous sera donné d'entrevoir déjà dans le silence et la veillée les premières lueurs d'un matin victorieux de toutes ténèbres, de toute mort, de tout Mal.
En toi, Seigneur, j'ai mon refuge ; garde-moi d'être humilié pour toujours. En tes mains je remets mon esprit ; tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité.
Je suis la risée de mes adversaires et même de mes voisins ; je fais peur à mes amis, s'ils me voient dans la rue, ils me fuient.
On m'ignore comme un mort oublié, comme une chose qu'on jette. J'entends les calomnies de la foule : ils s'accordent pour m'ôter la vie.
Moi, je suis sûr de toi, Seigneur, je dis : « Tu es mon Dieu ! » Mes jours sont dans ta main : délivre-moi des mains hostiles qui s'acharnent.
Sur ton serviteur, que s'illumine ta face ; sauve-moi par ton amour. Soyez forts, prenez courage, vous tous qui espérez le Seigneur !
30 (31), 2ab.6, 12, 13-14ad, 15-16, 17.25
Frères, en Jésus, le Fils de Dieu, nous avons le grand prêtre par excellence, celui qui a traversé les cieux ; tenons donc ferme l'affirmation de notre foi. En effet, nous n'avons pas un grand prêtre incapable de compatir à nos faiblesses, mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses, à notre ressemblance, excepté le péché. Avançons-nous donc avec assurance vers le Trône de la grâce, pour obtenir miséricorde et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours.
Le Christ, pendant les jours de sa vie dans la chair, offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucé en raison de son grand respect. Bien qu'il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l'obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel.
- Parole du Seigneur.
He 4, 14-16 ; 5, 7-9