Une homélie de fr. Grégoire Maertens
Nous sommes encore au temps de Pâques ; l'Église regarde vers Pentecôte ; un temps d'Alléluias et de « Christ est ressuscite? ». A peine la tombe est-elle fermée et les larmes séchées que déja? on s'étonne, on s'attriste : « II a disparu ! » Et nous qui vivons en une époque si troublée - mais est-elle vraiment si différente des autres époques ? - nous voila? invites a? vaincre nos doutes, a? nous laisser greffer sur l'olivier, a? rester attachés au tronc noueux de la vigne. Et pourquoi ? Pour que soit guérie la confiance entamée, que soit irriguée d'une sève neuve la foi hésitante de nos coeurs indécis.
Ce coeur qui nous accuse, qui se récuse, qui s'effraye devant le monde de ce temps : « Vais-je pouvoir annoncer la Bonne Nouvelle : Christ est ressuscite? » ?
Si ton coeur t'accuse......ton coeur aurait beau t'accuser : Dieu, le Père, l'Abba de Jésus, le Vigneron est plus grand que ton coeur : oui, le monde change, oui, ce n'est plus comme il y a 20 ou 50 ans ; oui, les jeunes trépignent, oui les anciens s'inquiètent, oui les défis de la bioéthique et les migrants qui frappent a? nos portes mettent nos consciences et nos pratiques a? mal.....
Voici maintenant le Père, bienveillant qui s'adresse a? nous, lui, le maitre de la vigne : « Ayez foi en mon Fils, soyez attachés a? lui, comme une branche a? l'arbre et portez les fleurs merveilleuses d'attention mutuelle, de simple humanité. Ce n'est pas contraint et forcé que le magnolia a donné ses fleurs, ni par volontarisme que les prairies d'hiver sont devenues somptueux jardins printaniers, mais en laissant monter la sève sans laquelle rien ne peut pousser.
« En dehors de Moi, vous ne pouvez rien faire. »
Il suffit, il suffit - facile a? dire me direz-vous, il suffit de préparer la terre, d'ameublir le sol du coeur, de passer la charrue ou le râteau de la prière, de la prière persévérante, confiante : oh ! pas seulement les prières rituelles, un rien figées, de nos missels bien reliés, mais une prière de confiance, de tendresse -pourquoi pas- prière vraie, humble, sobre, non trafiquée.
Père, tu lis dans nos coeurs comme dans un livre ouvert.
Déja? nous demeurons en Toi et Toi en nous.
Merci pour ton Esprit que nous percevons déja? dans nos vies.
Que ton Fils nous prenne dans sa prière, en cette Eucharistie.
En ces jours-là, arrivé à Jérusalem, Saul cherchait à se joindre aux disciples, mais tous avaient peur de lui, car ils ne croyaient pas que lui aussi était un disciple. Alors Barnabé le prit avec lui et le présenta aux Apôtres ; il leur raconta comment, sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur, qui lui avait parlé, et comment, à Damas, il s'était exprimé avec assurance au nom de Jésus. Dès lors, Saul allait et venait dans Jérusalem avec eux, s'exprimant avec assurance au nom du Seigneur. Il parlait aux Juifs de langue grecque, et discutait avec eux. Mais ceux-ci cherchaient à le supprimer. Mis au courant, les frères l'accompagnèrent jusqu'à Césarée et le firent partir pour Tarse.
L'Église était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie ; elle se construisait et elle marchait dans la crainte du Seigneur ; réconfortée par l'Esprit Saint, elle se multipliait.
- Parole du Seigneur.
Ac 9, 26-31
Devant ceux qui te craignent, je tiendrai mes promesses. Les pauvres mangeront : ils seront rassasiés ; ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent : « À vous, toujours, la vie et la joie ! »
La terre entière se souviendra et reviendra vers le Seigneur, chaque famille de nations se prosternera devant lui : « Oui, au Seigneur la royauté, le pouvoir sur les nations ! »
Et moi, je vis pour lui : ma descendance le servira ; on annoncera le Seigneur aux générations à venir. On proclamera sa justice au peuple qui va naître : Voilà son ?uvre !
21 (22), 26b-27, 28-29, 31-32
Petits enfants, n'aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité. Voilà comment nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité, et devant Dieu nous apaiserons notre c?ur ; car si notre c?ur nous accuse, Dieu est plus grand que notre c?ur, et il connaît toutes choses.
Bien-aimés, si notre c?ur ne nous accuse pas, nous avons de l'assurance devant Dieu. Quoi que nous demandions à Dieu, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements, et que nous faisons ce qui est agréable à ses yeux. Or, voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l'a commandé. Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et voilà comment nous reconnaissons qu'il demeure en nous, puisqu'il nous a donné part à son Esprit.
- Parole du Seigneur.
1 Jn 3, 18-24
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l'enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu'il en porte davantage. Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite. Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s'il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi.
Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. Ce qui fait la gloire de mon Père, c'est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. »
- Acclamons la Parole de Dieu.
Jn 15, 1-8